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Rencontre 15 19.11.2024
Rencontre 16 03.12.2024
Rencontre 17 17.12.2024
Rencontre 18 07.01.2025
Rencontre 19 21.01.2025
Rencontre 20 04.02.2025
Rencontre 21 18.02.2025
Rencontre 22 04.03.2025
Rencontre 23 18.03.2025
Rencontre 24 01.04.2025
Rencontre 25 15.04.2025
Rencontre 26 29.04.2025
Rencontre 27 13.05.2025
Rencontre 28 27.05.2025
Rencontre 29 10.06.2025
Rencontre 30 24.06.2025
Pierre a proposé:
Je vous propose de positiver votre écriture. Pour cela, vous nous dresserez la liste de tout ce que vous avez réussi dans votre vie. Les
petites choses, comme les grandes. Ecrivez aussi, en quoi ces réussites ont orienté votre vie ou celle de vos proches
Que des choses positives !
J'ai picoré... picoré... picoré... Du haut de mes 82 ans, j’ai dressé la liste de ma vie... Le positif... Le négatif... La liste est longue. Évidemment !
J’ai voulu tricher un peu. Arrêter à 42 ans. Elle était longue encore dans le négatif ! J’ai compté et recompté, c'est peut-être parce que je n'aime pas les chiffres... Me suis dit : arrête Marie... Ça sert à quoi de tricher ! Tu cherches mille excuses... Ta vie, tu ne peux la changer... Ou alors tu réinventes ta vie, celle de tes rêves, mais on dit que les rêves les plus beaux sont ceux que l'on n'a pas réalisés... Alors je ne les dérange pas... on ne sait jamais...
Je reviens donc à ma vie réelle... Je ne dirais pas le pourcentage du négatif... Il m’impressionne, comment j’ai pu traverser tout cela. Moi qui à 6 mois recevais déjà l'extrême-onction... et en commande, le petit cercueil... Désolée Pierre, tu ne voulais pas du négatif. Mais cela reste du positif. Puisque à 82 ans je suis toujours là, à écrire ce P... de sujet, et je ne savais pas par quel bout le prendre... Pardon pour le vilain mot...
Les racines du bonheur
Bien... Évidemment dans le positif, en priorité, l'amour de mes parents et mes grands-parents sont en tête dans le commencement de ma vie. Ce sont eux qui ont fait ce que je suis aujourd’hui, en me montrant sans les nommer, les bases de la vie... La Liberté... le Respect... La bienveillance, le Partage...
À mes 5 ans... et cela jusqu'à mes 10 ans... j'attendais avec impatience les grandes vacances, que je passais chez mes grands-parents. Presque 3 mois chez eux ! Je passais de la maison des Thénardier... pendant mes années scolaires primaires, à Alice au pays des Merveilles...
Un amour de grand-père et de grand-mère, je n'avais pourtant pas de jouets, les jouets que l’on achète, des jouets en bois, en sarments, que mon grand-père m'avait fabriqués... et ma grand-mère des poupées de chiffons, comme à l’époque chez les gens pauvres...
Avec mon grand-père tous les jours de la semaine, il arrivait des champs vers 17 heures, où il passait sa journée de travail, il changeait son bleu de travail contre un bleu propre, confectionné par ma grand-mère. Il avalait son café noir. Et me lançait... « Allez, on y va... »
Un petit chapeau sur la tête, le soleil cognait très fort là-bas..., un panier d'osier, pour la récolte. On traversait la grande cour, ouvrait le portail, et entrait dans le jardin... Quelques tomates bien mûres déjà en juillet. Les courgettes... les haricots verts grimpants. Salades... C'était un petit jardin bien structuré, quelques fleurs et surtout le jujubier, ce petit arbre était ma petite friandise dès que je rentrais dans ce jardin... ce petit fruit, très sucré, à la peau ridée, de couleur marron, de la grosseur d'une olive. Était mon roudoudou...
On commençait par la cueillette des légumes, avant l'arrosage, ma grand-mère avait passé commande des besoins de la journée, il n’y avait pas de frigo... Mon grand-père avait déjà branché les tuyaux d’arrosage, et m’attendait pour commencer le travail, et moi je me sentais indispensable à l'accomplissement de ce rituel, du moins c’est ce que mon grand-père voulait me transmettre... Je prenais le tuyau d'arrosage, et le faisais circuler de rigole en rigole, l'eau s’écoulait lentement, c'était de l’eau puisée du puits, il n’y avait pas l'eau courante. Elle était précieuse, parce que rare...
Puis mon grand-père prenait la relève pour l'arrosage des plantes, il pliait le tuyau et arrosait doucement au pied des plantes, thym, menthe, laurier, et puis le petit coin de fleurs, réservé à ma grand-mère, marguerites, et un petit rosier... Il y avait les jolies fleurs des champs que je prenais plaisir à aller cueillir... Ni ma grand-mère, ni ma maman ne s'intéressaient aux fleurs. Je pense que j'étais la seule dans la famille à avoir cette passion pour les fleurs, avec mon papa...
Le quotidien d'antan et les veillées
Puis, après une bonne heure de labeur, on rentrait à la maison, moi avec mon petit panier de légumes et les quelques marguerites, ou roses... Ma grand-mère avait déjà préparé le dîner... on dînait tôt, parce que pas d'électricité, il y avait la lampe à pétrole... fallait économiser... Et mon grand-père, le lendemain, partait à 5 heures du matin pour sa journée de travail, dans les champs avec sa gamelle du midi...
Ma grand-mère prenait donc, dans mon panier, ce qui manquait pour le repas du soir... et déposait le panier, avec le reste, dans le coin de l'évier, les provisions pour compléter les repas du lendemain... Dans cette ferme se côtoyaient un autre couple de commis, plus jeunes que mes grands-parents, avec une petite fille, brune de 3 ans environ, Liliane, et souvent avec cette dame et ma grand-mère nous restions dehors, dans la véranda... il faisait très chaud...
Ma grand-mère avait une corbeille de raccommodage, sous la lampe à pétrole qui avait augmenté d'intensité. La voisine, des revues et sa traditionnelle tasse d’infusion sauvage... Moi je jouais un moment avec Liliane, qui s'endormait le plus souvent. De toute manière, nous étions couchées au plus tard à 22 heures, le travail reprenait tôt le lendemain.
Ma grand-mère suivait presque le lever de mon grand-père, ses matinées étaient très actives, entre basse-cour, lessive, le ménage de la maison, la maison du colon, et les préparations des repas. Elle ne marchait pas, elle courait... Moi, je l’entendais, dans mon demi-sommeil. Fermer délicatement la porte de la pièce où je dormais pour que je puisse continuer à dormir.
Dans la semaine, ma grand-mère avait un après-midi de libre, je crois que c'était le samedi pour aller en ville. Ce jour-là était consacré aux courses qui manquaient à la ferme. C'est-à-dire le café, les pâtes, le riz, le sucre, l’huile, etc. Quelques coupons de tissus une fois par mois, c'est elle qui confectionnait les bleus de mon grand-père, les tabliers, les torchons, etc. Elle n'oubliait pas son petit carnet de crédit, où chaque commerçant marquait son dû, que ma grand-mère payait lorsque mon grand-père touchait sa petite paye en fin de mois. Ce trajet nous le faisions en carriole, ma grand-mère et moi, ou en calèche, avec le forgeron quand il y avait besoin de matériel, d’outils pour la ferme, les chevaux, etc. La ville se tenait à 10 kms. Quand nous allions seules, ma grand-mère profitait de rendre visite à quelques familles, moi je recevais toujours quelques bonbons.
Leçons de vie et ouverture d'esprit
J'en viens à ce premier dimanche, où ma grand-mère m'emmena au Marabout, qui se trouvait derrière la ferme... afin de me montrer le rituel pour entrer dans ce petit mausolée érigé à la mémoire d'un saint musulman. Il ne fallait surtout pas oublier une obole à mettre dans la niche.
N'ayant pas le temps et les moyens d'aller à l'église le dimanche, et de religion catholique, elle m'envoyait de temps en temps à ce marabout, quand elle ne pouvait pas y aller. Je partais munie du morceau de pain et de la veilleuse à mettre dans la coupelle de bain d'huile, la boîte d'allumettes toujours à côté. Et en recommandation, ne pas oublier les deux prières que je devais réciter. Après ce petit rituel, je devais avoir 6 ans... J'aimais aller dans ce marabout, je n’oubliais pas d'enlever mes chaussures, je posais le morceau de pain dans la niche pour le mendiant qui pouvait passer. J’allumais la veilleuse... et récitais mes deux prières... et moi, petite fille de 6 ans, j'avais l'impression d'accomplir une mission importante !
Moi, je grandissais dans ce havre de tendresse... j'oubliais un peu la rentrée scolaire, je crois qu'un voile opaque se glissait dans ma mémoire, du 1er juillet à la mi-septembre. Un jour, je devais avoir 8 ans déjà, je commençais à savoir lire et écrire, je posai cette question surprenante à ma grand-mère le jour où elle me tendit le morceau de pain et la veilleuse pour aller au marabout. En me rappelant de ne pas oublier les prières.
« Nuestro Padre... Ave Maria... » — Mémé, pourquoi il faut que je fasse des prières catholiques dans ce marabout musulman, il ne va rien comprendre... — Maria... en roulant le R... « Dios entiende todos los idiomas. » Dieu comprend toutes les langues !
En grandissant, j’ai compris ce que ma grand-mère voulait me transmettre. Elle était pourtant illettrée... Ma grand-mère ne parlait pas un mot de Français, heureusement nous avions appris très tôt l’espagnol, du fait qu’à la maison mes parents se parlaient en espagnol ! Comme la plupart des émigrés espagnols, dans ce continent d'Afrique du Nord...
Les vendanges et les souvenirs
Puis arrivaient les vendanges... Septembre. Mon mois préféré. Ça grouillait d'ouvriers des villages voisins, et les ouvriers de la ferme. Et bien sûr mon grand-père qui dirigeait cela avec le patron... J'aidais un peu ma grand-mère à la cuisine... oui un peu. Elle avait la charge des repas de midi des ouvriers, une dizaine, elle était aidée par une « mama » Algérienne. D’ailleurs on l'appelait « mama », je la connaissais bien, elle venait de temps en temps boire le café chez ma grand-mère... D'ailleurs, la première fois que je la vis entrer, je me réfugiai dans les jupons de ma grand-mère... elle me fit peur. Déjà par sa grandeur, ses mains et ses cheveux rouge-orange, et un tatouage au visage... et il ne manquait plus que la plume pour ressembler à un Indien... !
Mais très vite elle sut m'apprivoiser, par sa douceur, sa tendresse, dès qu’elle venait, j'aidais ma grand-mère à préparer le thé. Et m'asseyant sur ses larges jupons, elle me contait des petites histoires, parfois rigolotes. Et surtout une histoire, celle de la Dame blanche, qui se baladait autour du marabout, notre marabout derrière la ferme... Et surtout, elle me recommandait de ne pas aller le soir au marabout, pour ne pas déranger la dame blanche qui veillait sur l'âme du saint homme qui reposait... D'ailleurs ma grand-mère à la tombée de la nuit, fermait à double tour la porte qui reliait le marabout à la ferme...
En Aparté « En 2012, lors de mon voyage à mon village natal, bien sûr, ma visite sur cette ferme fut une priorité... que d'émotions, et de déceptions pour diverses raisons, mais le marabout était toujours là, comme si je l'avais quitté la veille... je fis le même rituel, celui du temps de ma grand-mère, mais en sortant, quelle ne fut pas ma surprise en sortant, nos amis qui nous avaient conduits, l'un deux était en train de raconter l'histoire de la Dame blanche, mot pour mot à l'identique, de l'histoire, que Mama, m'avait raconté 40 ans auparavant ! »
J'aimais les veillées du soir, certains ouvriers venus de l’extérieur de la ferme dormaient dans le grand hangar. C’était un peu la fête, même si le lendemain ils devaient se lever tôt... Ma grand-mère avait préparé le soir la grande bouilloire de café dans la cheminée de dehors et une corbeille de pain pour leur petit déjeuner...
Moi, j'avais pour interdiction de ne pas dépasser le portail. Ni aller dans le jardin... Sur la pointe de mes petits pieds, je regardais à travers les barreaux, le va-et-vient des camions remplis de raisins... et se dirigeant vers la cave... je faisais le tour de la cour, qui était très grande, voir le forgeron, les chevaux, ma grand-mère à la buanderie, qui m'envoyait souvent à la basse-cour, ramasser les œufs, et remplir les gamelles de maïs, elle n’avait pas beaucoup le temps de s'en occuper pendant les vendanges...
Le dernier jour des vendanges c’était vraiment la cohue, et la fête... Le soir c’étaient les hommes qui faisaient cuire des viandes dans la cheminée. Ils avaient fait avant un grand feu avec des ceps de vignes, puis quand les braises étaient prêtes... ils mettaient la viande sur des grilles à trépieds... Les femmes avaient préparé dans la journée des plats, des gâteaux, des friandises. Puis la veillée s'invitait avec des contes, des chansons... Mon grand-père jouait de l'harmonica, il l'avait toujours dans sa poche, il en jouait de temps en temps. À une heure avancée de la nuit, les ouvriers prenaient congé en se donnant rendez-vous aux prochaines vendanges...
Le retour à la liberté et l'héritage
Avec ma grand-mère nous partions nous coucher... mon grand-père ce soir-là, restait souvent avec quelques ouvriers de la ferme, à refaire certainement le monde...
Comme tous les ans et jusqu'à l'âge de 10 ans... mi-septembre, juste après les vendanges, il fallait rentrer, la rentrée scolaire approchait, il fallait retourner en pension… Puis à mes 10 ans... ce fut la délivrance, la liberté, la famille réunie... Mon papa, au vu des événements, sa demande de s'installer au village fut acceptée... C’était lui qui devait se rendre à la ferme... avec la 2CV fourgonnette du patron... les premières déesses, dauphines, firent leur apparition au village !
Puis bonus... trois ou quatre ans après, mon grand-père à la retraite, mes grands-parents s’installèrent chez nous... C'était une évidence à l’époque... Pour les petites filles que nous étions, ce ne fut que du bonheur d’être ensemble…
Jusqu’à ce 13 mai 1962… Un dernier soir de mai... Le dernier repas sous le figuier, j’avais 19 ans... Une dernière image pour le souvenir. Le lendemain à 4 heures du matin, 2 voitures escortées nous attendaient...
Certaines valises sont lourdes de souvenirs. L'écriture est la respiration qui nous permet de faire voyager nos MAUX. Le voyage des Mots et des Sentiments.
Marie
Écriture Positive !! Pierre a dit !
Le matin, en me levant du lit, oh ! surprise, mon dos ne s'est pas fait entendre. Voilà un point positif pour moi.
Puis j’ouvre les volets, un rayon de soleil me fait cligner les yeux, un merle me souhaite « bonjour ! » de son chant. Ce sont des moments positifs pour moi.
Un dîner imprévu entre amis, et qu’il soit réussi, c'est positif ! Et ces choses imprévues, un sourire, un « Bonjour ! » aimable aussi. Un inconnu qui vous ouvre la porte du magasin gentiment !
Avoir la présence d’esprit d’être positif face à celui qui est arrogant, qui vous met en colère, qui vous donne tort même avec des preuves contraires ? Ne pas élever la voix, être calme, ne pas aggraver les choses, rester positif !
Les fondations du positif
Mais pour moi, en premier lieu : c'est l’amour des parents qui m’ont élevée, avec tendresse, quand la nuit un cauchemar vous réveille en pleurs et que deux bras vous soulèvent du berceau, vous chuchotent des mots doux et calment votre peur.
Tendresse de deux mains qui vous soutiennent, lorsque à quatre pattes, on veut se tenir sur ses jambes, timidement, maladroitement, en équilibre, pour ne pas tomber, le « Bravo » des parents, c'est des rires, une joie partagée ! Ce sont aussi des moments positifs.
Les parents nous apprennent l’éducation, la droiture, la tolérance (hum) pour ceux de notre entourage. Et le bonheur, simple, spontané. L’amour familial est source de force, de bien-être ; l’amour est un autre nom de la vie. Tout cela constitue le POSITIF.
C'est l’exemple de tout ce qu’ils ont construit pour l’enfant que j’étais et qu’à mon tour, je suive le même chemin, quotidiennement, jour après jour, avec patience, tolérance et un grand amour, et élève mes deux enfants.
Comme mes parents avant moi, être fière de leurs réussites, de leurs persévérances, pour atteindre le sommet qu’ils se sont fixé. Mes deux enfants sont ma plus belle, la plus grande réussite, qui m’a été permise, donc très, très POSITIVE !!
À leur tour, ils élèveront leurs enfants dans le même respect d’autrui, la ténacité. Et indirectement, toutes ces valeurs découlant de leurs parents seront aussi un peu les miennes.
Conclusion ! Là, tout est POSITIF !
Josy
Réussite et Épanouissement à travers les étapes de ma vie
Je pense avoir eu cinq réussites dans ma vie.
Mon parcours professionnel
Au fil des années, j'ai eu l'opportunité de construire une carrière dont je suis fière, qui s’est déroulée en deux temps.
Je suis entrée en 1966 à l'ORTF en tant qu'assistante logistique de plateau de tournage dans les studios parisiens de Joinville-le-Pont. Grâce à ma détermination et à ma volonté d'apprendre, j'ai rapidement gravi les échelons. Chaque nouvelle compétence acquise et chaque projet mené à bien ont renforcé ma confiance en moi. Malheureusement, j’ai dû quitter l’ORTF en 1971 pour suivre mon mari, muté à Lyon.
J'ai recommencé des études pour intégrer le secteur du logement social où j’ai créé le service Assurances. Il s'agissait alors de faire de l’expertise d’assurances dans les logements sinistrés et de mettre en place toute la méthodologie pour la reconstruction. Cette position m'a permis de diriger des équipes, d'élaborer des stratégies innovantes et de contribuer au développement de l’entreprise que j’ai quittée en 2012.
Mais ma réussite professionnelle ne se résume pas seulement à mes accomplissements. Elle a également été un tremplin pour ma vie personnelle, elle représente non seulement une source de revenus, mais également un moyen d'accomplir mes passions, me forger un parcours satisfaisant et de laisser un impact dans le monde.
Ma Vie familiale
La création de ma famille fut ma rencontre avec mon mari, et tout naturellement a suivi notre union. Le mariage est une autre dimension essentielle de la réussite. Il symbolise l'amour et le partenariat, deux piliers fondamentaux pour construire une vie commune épanouie, et l'arrivée de mes enfants a été l'une des plus grandes joies de ma vie.
Être maman est sans aucun doute l'un des plus grands défis de ma vie, mais c'est aussi une source inépuisable de joie et d'accomplissement. En réfléchissant à mon parcours, je peux dire que ma réussite en tant que mère se manifeste de plusieurs manières significatives.
Tout d'abord, j'ai réussi à établir un lien fort et authentique avec mes enfants. Être parent est un défi quotidien qui vient enrichir notre expérience de la vie. J’ai appris à jongler entre ma carrière et mon rôle de maman, et bien que cela soit parfois épuisant, ce fut incroyablement gratifiant.
Ensuite, ma réussite se mesure également à travers l'éducation transmise. J'ai mis un point d'honneur à leur inculquer des valeurs essentielles comme le respect, l'empathie et l'autonomie. Mon succès professionnel m'a permis de fournir à ma famille les ressources nécessaires pour grandir et s'épanouir.
Le Parrainage d’Enfants, l'Engagement Social et l’Accompagnement face aux Défis
M'engager dans deux associations, Tibet et Népal, pour soutenir des initiatives de parrainage d'enfants a enrichi non seulement la vie de ceux que l’on aide, mais aussi la mienne.
J’ai eu plusieurs engagements qui ont renforcé des liens communautaires avec les associations et permis de redonner un sens à ma propre vie, créant un cycle vertueux. En effet, en aidant les autres à se reconstruire, à s'épanouir, à aimer la vie, j’ai découvert de nouvelles dimensions de ma propre réussite et de l’estime de moi.
La vie est semée d'embûches, et j’ai dû faire face à l’alcoolisme et aux problèmes de drogue de mon mari. Ces défis qui ont menacé mon bien-être ont fait que je me suis investie dans l'accompagnement et le soutien en matière de santé mentale et physique pour surmonter ces obstacles et pour offrir aux individus la possibilité de reconstruire leur vie et de retrouver leur place dans la société. Face à certaines difficultés que j’ai eu du mal à supporter, j’ai arrêté l’accompagnement au bout de cinq ans.
J’ai intégré l’accompagnement en fin de vie et je suis également entrée au sein des structures sociales qui sont des domaines profondément humains. Chaque personne en fin de vie a une histoire unique, avec des valeurs, des croyances et des souhaits spécifiques. La compassion, l’empathie et le respect de la dignité des personnes sont essentiels ; mon aide fut surtout placée dans l’écoute active. Être présent pour les patients en fin de vie signifie bien plus que simplement entendre leurs mots. Cela implique de saisir leurs émotions et leurs angoisses, de créer un espace sûr où ils peuvent exprimer leurs peurs et leurs désirs. L’engagement social est une démarche qui permet de tisser des liens de confiance, essentiels pour un accompagnement serein.
Ces actions altruistes furent des éléments cruciaux pour gérer mon trop-plein d’énergie.
Rencontre internet
Il faut oser quérir la rencontre. À la fin de mes activités professionnelles, libérée de mes contraintes, j’ai osé saisir cette opportunité de me concentrer sur mes besoins affectifs. La réussite dans ma rencontre amoureuse peut être décrite comme une période d'épanouissement personnel et de redécouverte des relations. De plus, l'expérience de vie acquise permet d'aborder sa nouvelle relation avec une maturité et une compréhension plus profonde, rendant ainsi les interactions plus enrichissantes et significatives.
C'est dans ce contexte que j'ai rencontré mon conjoint. Nos chemins se sont croisés sur un site internet et nous avons instantanément été attirés l'un par l'autre. Ce fut le début d'une belle histoire d'amour.
Conclusion
Je pense avoir réussi ma vie car j’ai su définir mes objectifs et travailler avec détermination pour les atteindre. J’ai souvent analysé mes valeurs, mes passions et mes aspirations. Je m’applique à avoir des relations positives et m’engage à surmonter les obstacles et à me rapprocher de mes rêves.
Ma réussite ne se mesure pas uniquement par des accomplissements matériels ou financiers ; je sais préserver mon bien-être personnel, mon épanouissement et mes valeurs émotionnelles. Réussir dans la vie n’est pas un objectif unique, mais une série d’étapes et de choix qui se complètent mutuellement. Que ce soit à travers une carrière épanouissante, un mariage solide, des engagements altruistes, ou simplement en apprenant à surmonter les épreuves, chaque aspect joue un rôle fondamental dans la constitution d’une existence riche et satisfaisante.
Enfin, il m’est essentiel de m’entourer de personnes fiables et bienveillantes sur le plan humain, de cultiver l’amour et le soutien autour de moi, car ce sont ces liens qui donnent véritablement sens à mon voyage sur terre.
Annie M.
Mes réussites ! Qu'en dire ?
Ce soir, nous sommes rentrés de dix jours d’absence de Chassieu. Eh bien, me croirez-vous, à la mi-mai, j’ai réussi à faire griller cinq pieds de tomates sur les huit que j’avais plantés avant de partir. J’avais probablement mal réglé mon goutte-à-goutte ! Quelle erreur de débutant ai-je commise ? Je croyais pourtant avoir tout prévu. Évité les saints de glace, fumé mon sol mais pas trop, assuré un bon drainage, émietté les mottes ? Il faut bien en convenir, c’est un échec !
Au lieu de me désoler sur mes déboires maraîchers, ce soir, j’essaie de me consoler en cherchant dans ma mémoire, les réussites de ma vie, petites ou grandes victoires sur l’adversité.
Indépendance et sérénité professionnelle
Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours souhaité faire ce qui me tenait à cœur, allier indépendance d’esprit et respect des autres. Mon père me traitait de « tête de pioche » ! Ma mère de « doux rêveur qui n’en faisait qu’à sa tête ». C’est ainsi qu’au moment de choisir une orientation professionnelle, souhaitant dépendre le moins possible des autres, n’avoir le moins de comptes à rendre à quiconque, je décidai d’opter pour une carrière dans la fonction publique. La réussite aux concours m’a permis de gravir la chaîne hiérarchique complète. Outre la relative aisance financière qu’ils me procuraient, les concours et les promotions qui en découlaient m’ont permis d’acquérir une liberté, une indépendance d’esprit, une sérénité. En effet, « Moins tu as de personnes au-dessus de toi à qui rendre compte, plus tu es tranquille dans la vie. » C’est ainsi qu’à l’heure de la retraite, je suis parti sans regrets aucun, ayant l’impression d’avoir le plus souvent possible fait ce qui était nécessaire en temps et en heure ! « Avant l’heure ce n’est pas l’heure, mais après l’heure c’est trop tard ! »
Liberté de choix et émerveillement au quotidien
Dans ma vie privée, familiale ou amicale, j’ai toujours porté attention à aider chacun – compagne, enfants, petits-enfants – à exercer leur liberté de choix. J’ai essayé de leur faire comprendre qu’il ne fallait fermer aucune porte a priori et surtout que ce qui est valable pour l’un ne l’est pas pour l’autre, de les mettre en situation de choisir. Chaque être humain est un être à part, entièrement à part. Je me suis toujours, lorsque cela était possible, positionné comme témoin, jamais comme prescripteur ou juge.
J’ai réussi à conserver une capacité d’émerveillement devant des spectacles et des choses très simples. Un enfant qui sourit, une jolie fille les cheveux au vent, un champ de blés blonds, un talus constellé de chardons, bleuets et coquelicots, une poule faisane qui traverse un chemin entre les champs, un ciel bleu strié de traces blanches d’avions, l’écume des vagues se fracassant sur des rochers. Oui, j’ai réussi à ne pas être blasé de tous ces tableaux du vivant !
J’ai, je le crois, tout au long de ma vie essayé d’être fidèle à quelques principes et convictions morales, politiques ou humanistes de base. J’ai tenté de les défendre, de les faire partager, sans les imposer au plus grand nombre autour de moi. Et je crois avoir réussi à en rallier quelques-uns. Je n’ai pas réussi à comprendre les arcanes de ce monde dans lequel nous vivons, mais j’ai essayé et je pense parfois avoir réussi à naviguer sans trop d’encombres. Qui d’ailleurs peut se prévaloir d’avoir compris ?
Une réussite qui me tient à cœur, c’est de ne m’être jamais, tout au long de ma vie, fâché avec quelqu’un du fait d’un comportement sciemment inconvenant ou malveillant.
Petits bonheurs et satisfactions du moment
Je me suis prêté ce soir à ce petit exercice d’introspection et d’auto-analyse bien délicat au cours duquel j’ai tenté de répondre à la question qui nous est posée. Bien laborieusement je crois. Au bout du compte, j’ai seulement réussi à ne pas crouler sous les regrets ! Alors maintenant un peu de futilité.
Au rang de mes dernières réussites :
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J’ai réussi à remplir les 75 grilles de mots croisés force cinq du recueil qui m’a été offert pour mon anniversaire.
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J’ai réussi une fabuleuse blanquette (trois pouces en l’air !) un mercredi dernier lorsque nos petits-enfants sont venus déjeuner.
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J’ai réussi à rétaper la triple porte du garage attaquée par les vers et pourrie par l’eau de pluie durant des années.
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J’ai réussi à subir sans aller me coucher, une émission de Taratata présentée par Naguy à la télévision. Une bien belle performance.
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J’ai enfin réussi à prendre plaisir à répondre à la commande de Pierre pour la séance 26. Lorsque je me suis inscrit à cet atelier d’écriture il y a deux années, je venais pour voir. Et depuis, je réussis chaque quinzaine à trouver du plaisir à jouer avec les mots.
J’en termine vite, il me reste un clafoutis aux cerises à réussir pour demain soir. Nous recevons des copains.
Didier
Notre vie !!!
Je suis une fourmi, ma vie a été une succession de jours, comme les maillons d’une chaîne qui nous entraîne vers notre fin. Il y a eu des hauts et des bas créés par les événements qui jalonnent chaque vie.
Mais je n’ai rien fait de merveilleux. Je n’ai rien fait de scandaleux. Je n’ai rien fait de dangereux. Je me suis levée tous les matins et j’ai fait ma part. Je fais partie des anonymes. Nous ne nous connaissons pas.
Les rouages du quotidien
Mais grâce à nous :
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Les ascenseurs montent et descendent.
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Les poubelles sont ramassées.
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Des lumières éclairent les routes.
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De l’argent se trouve dans les DAB.
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Les magasins mettent à disposition à manger, à boire, vous pouvez vous vêtir, il y a des livres, de la musique.
Tout cela si vous avez participé au jeu, continué ce que la précédente fourmi a fait et passé votre ouvrage à la suivante qui continue.
Je réfléchis à ce que j’ai fait de spécial dans ma vie : rien. Mais j’ai consciencieusement fait mon travail, comme beaucoup de fourmis.
Le rôle des fourmis anonymes
J’ai veillé au bien-être de ceux qui m’entouraient. J’ai aimé, j’ai pleuré, j’ai râlé, j’ai ri, comme beaucoup.
Parfois sur ma route j’ai vu des fourmis qui sortaient de la masse : les fourmis volantes, celles qui volètent dans le monde de la science, des arts, de la sécurité, de la politique, et cetera, et cetera. Il y a aussi des fourmis rouges, mais il faut s’en éloigner, elles ne cherchent que la guerre et la violence.
C’est nous qui aidons toutes ces fourmis, sans le savoir, en leur préparant les outils qui leur permettent de s’élever et de mettre en pratique leurs dons, bons ou mauvais.
Un jour ma main lâchera le maillon de la chaîne, mais une autre main le saisira.
Ainsi va le monde.
Nicole
La malle (Exclusivité : après les faux carnets d’Hitler)
Suite au décès de leur grand-tante qui leur avait vendu en viager sa belle demeure, ses héritiers ont décidé de faire un vide-grenier monstre.
Un jeune couple, intéressé par une belle malle, accepte de prendre en plus tout le fatras contenu dans celle-ci (dont la lampe d’Aladin, hélas, en mille morceaux, sniff). Parmi les vieilleries, des gants en dentelles, une botte de cavalerie, des insignes militaires, des petits colliers en rondelles de quincaillerie dans une boîte en fer marquée Banania avec le tirailleur noir ; bref, tout ce que la grand-tante ne voulait pas jeter, leur regard fut attiré par un gros cahier relié avec une couverture cartonnée à rayures écossaises, typique des municipalités ou des comptabilités au XIXe et XXe siècle.
En feuilletant ce livre, bien installés dans le divan en cuir de leur petite maison, et accompagnés d’un thé de qualité et de petits gâteaux anglais, bref, ce petit couple d’enseignants découvrit que cette écriture presque enfantine renfermait la biographie d’un parfait inconnu que seule la grand-tante avait dû fréquenter.
Voici donc son histoire.
Les débuts de Jean Castorieklèsse
Je m’appelle Jean Castorieklèsse. Je suis né (grâce à ma tendre mère que je chéris toujours) le 10 février 1893 à La Pilordière-sur-Olt (ma date de naissance est approximative car les archives du bourg furent détruites après une soirée festive dans les locaux de la mairie pour fêter le nouveau siècle).
Mes parents, qui n’étaient pas mariés, firent leur déclaration séparément. Ma mère me reconnut devant le prêtre (les femmes et enfants mouraient assez souvent lors des accouchements) et la sage-femme. Mon père le fit plus tard car il était marié et, hélas, je ne le vis que très rarement. Ma mère s’occupa quasiment seule de moi, secondée par un couple de quincaillers qui occupait l’échoppe au rez-de-chaussée de l’immeuble où nous habitions au 2ème étage.
Les braves gens m’ont apporté durant toute mon enfance et adolescence cette affection et protection qui m’ont servi toute ma vie. Je peux dire que leur rencontre fut une des premières choses positives qui m’arriva, avec bien sûr ma naissance grâce à ma mère.
À cette époque, il n’y avait pas d’école avant 6 ans. Aussi, ma mère me confia la journée auprès de Julien et Blanche Lenoir que je zozotais JUJU et BABA. Pour m’occuper, ils me donnaient des petites activités toujours utiles. Mon premier souvenir fut de trier des boîtes de rondelles en séparant les petites des grandes. J’y ai appris la dextérité qui me fut bien utile plus tard. À la fin de cette activité (je l’avoue un peu fastidieuse…), ils me félicitèrent et me firent un copieux goûter avec un grand bol de cacao (denrée assez rare à l’époque). Depuis, chaque fois que je vois ou utilise des rondelles métalliques, il me vient des odeurs de chocolat, hélas sans la madeleine de Proust qui aurait bien accompagné ce goûter cérébral. L’inverse fut vrai, quand je me rendais au café avec mes clients, car je travaillais comme artisan, si je prenais un chocolat, aussitôt des myriades de rondelles multicolores virevoltaient devant mes pupilles et, me voyant en extase, mes clients et amis s’esclaffaient en disant : « Tu aurais fait un superbe saint. Tiens ! On aurait dû t’appeler Saint Cacao ! » Aussi avec le temps, me suis-je tourné vers des boissons plus criminelles pour les ligues d’intempérances.
Les premières victoires
Une autre réussite fut celle de mon certificat d’étude. Je me suis précipité chez maman en criant dans les escaliers : « Je l’ai, je l’ai ! » Quel joyeux souvenir ! Les voisins ouvraient leurs portes palières et m’applaudissaient en criant : « Bravo Jeannot, bravo Jeannot !! » C’étaient de bien braves gens travailleurs comme cela n’existe plus. Il faut dire qu’à cette époque ce genre de parchemin était positivement une entrée vers un travail plus qualifiant. Pour cette réussite, j’eus droit aux yeux doux de mes petites voisines ! Ah ! si vous aviez vu ma bobine !
Puis mon adolescence passa comme une lettre à la poste, je devenais un homme, la barbe commença à frisotter, et comme pour tous mes amis, vint le jour du Service Militaire ! J’eus la chance d’être déclaré APTE ! Cette réussite due à mon physique (j’oublie de vous dire que mon excellent voisin quincailler était un sportif accompli qui m’entraîna dans son club de culture physique… La chance et la réussite m’entouraient).
Carrière militaire et politique
Lors de mes classes, le colonel du régiment, admirant ma prestance de sportif, me prit pour ordonnance ! Comme le grand Pétain, il était porté sur la gent féminine, combien de fois nous l’avons vu sortir en civil au guidon d’un magnifique vélo pour échapper aux gourgandines qui l’attendaient à la porte de la caserne. Je n’eus donc pas à effectuer des marches harassantes avec la tenue de biffins et les 40 kilos de matériel sur le dos.
À la sortie du service militaire, je fis 2 années d’apprentissage en EDF ; que d’interrupteurs en porcelaine, de fils enrobés de gutta-percha, et de baguettes en bois j’ai posé !
Puis vint l’épreuve terrible de ce début de siècle… La GRANDE GUERRE !!! Celle que l’on a voulu nommer « La Der des Der ». Je fus donc rappelé dans mon régiment qui, oh surprise, avait toujours mon colonel comme patron. Il me garda comme ordonnance, la chance ! J’étais béni des dieux. Je fis donc mes quatre ans de guerre à l’état-major du régiment, puis quand mon colonel fut nommé au haut état-major (mon colonel… c’était Pétain ! j’avais comme certains disent le fessier bordé de macaronis !).
Malgré ces terribles épreuves, mon bonheur continuait ! Proche des huiles militaires, le revers de ma vareuse fut décoré de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre pour service exceptionnel rendu à la Nation. (Mes gentils quincaillers connaissaient un remarquable vigneron qui avait conservé du champagne…). Toute honte bue, j’acceptai cet honneur qui me fut bien utile pour ma future carrière de politicien (certains m’ont même traité de politicards véreux, ah les poires).
Avec mon habileté (apprise avec mes rondelles) à me sortir et me faufiler à travers de multiples situations plus ou moins délicates ou cocasses, mon parcours de vie traversa la fille de la « Der des Ders » avec une chance de cocu (mon épouse m’aida grandement par ses relations et son entregent auprès de nos voisins allemands en visite en France).
Frais comme un gardon, ayant appris à tourner la tête du bon côté (le sport ça aide) et quelle chance innée d’éviter les embrouilles, me voici au crépuscule douillet de ma vie. Retraité sénateur, et autres sinécures, entouré du respect (parfois servile, je dois bien l’avouer en tant que connaisseur..) des personnes qui m’entourent.
Épilogue de la malle
Le jeune couple, las de cette biographie positivement monotone, ferma le livre et le jeta dans la poubelle.
— Eh bien — dit Paul à sa tendre épousée — je crois ma chère Mylène que nous avons fait chose utile pour cette journée. — Oui — répondit-elle — et ils s’élancèrent au-devant de la vie, pleins d’espoir et de bonheur de réussir la pose du bonheur.
Gérard
Nos réussites !
Pierre nous a demandé de dresser la liste de ce que nous avons réussi dans notre vie. Une réussite n'est que rarement le fruit du hasard ! Elle est la conséquence souvent d'éléments antérieurs qui facilitent le déroulement d'une action. C'est pourquoi je me suis vue dans l'obligation de repartir de loin.
N'ayant personne dans ma famille de mon âge, mon frère étant plus âgé et élevé en partie par notre grand-mère, j'ai eu une enfance assez solitaire. De santé assez fragile, née pendant la guerre, j'ai été entourée et même couvée par les personnes âgées de la famille. Je ne suis pratiquement pas allée à l'école maternelle et qu'une seule année en primaire. J’ai tout de suite intégré le lycée voisin de notre domicile qui accueillait les filles de familles aisées de la région. Autant dire que là aussi j'ai eu peu d'amies !
L'éclosion sociale
Le miracle a eu lieu quand le médecin a conseillé à mes parents, vers mes 13 ans, de m'envoyer en colonie de vacances. Ça a été une véritable révélation pour moi. Me retrouver avec un groupe de mon âge, pour faire des activités ensemble, partager des moments, des discussions avec mes pairs, échanger avec les autres ! Revenue à la maison, mes parents m'ont inscrite à un mouvement d'Éducation Populaire. Le bonheur ! J'ai apprécié l'amitié, la fraternité et beaucoup d'autres valeurs... (Je ferai 40 colonies de vacances comme directrice par la suite !)
Je pense que ma meilleure réussite a été de créer autour de moi et par la suite de mon couple l'amitié et la solidarité. Mon mari, orphelin de bonne heure, n'était pas habitué au partage et à la convivialité. Mais il a vite été conquis par mon mode de vie et a adhéré au même mouvement de jeunesse dont par la suite il est même devenu le président régional ! Quand nous faisions des achats ce n'était pas seulement pour notre couple mais en fonction des amis. La maison était ouverte, le barbecue géant, les provisions du week-end, pour moi la réussite, c'est que les amitiés et les soutiens se sont créés sans obligatoirement passer par nous et que cela dure depuis des lustres... Au sein du groupe chacun a organisé des activités selon ses motivations et ses capacités....
L'engagement et le jardin
Ma deuxième réussite est ma participation à la solidarité internationale en particulier en Afrique. Jeune retraitée de l'Éducation Nationale, j'ai travaillé, surtout au Niger, à un partenariat avec une école touarègue dans le désert. Je sais que cela a bien aidé le campement et changé le fonctionnement de l'instituteur. Pour moi, cela m'a aussi beaucoup apporté dans ma réflexion sur l'aide et la réciprocité.
Du point de vue familial, une autre réussite, pour ma part, est d'avoir assuré une fin de vie en famille à la maison, à la grand-mère de mon mari, sans que cela me pèse et que ce soit agréable pour elle durant 17 ans. Il en a été de même et pour la même durée, après le décès de mon conjoint, pour ma maman. Alors qu'elle était de nature assez sauvage, la maison souvent ouverte aux autres l'a sortie de sa solitude. Elle m'a souvent assuré qu'elle ne pensait pas avoir une vieillesse aussi heureuse !
Dans un autre domaine tout différent, je pense qu'une autre de mes réussites c'est mon jardin ! Chaque matin dès mon lever, je fais un tour dehors et suis ravie du résultat. C'est beaucoup de travail et d'investissement, mais ça en vaut la peine, toutes ces fleurs, ces arbres et les oiseaux qui viennent chanter quand ce n'est pas un écureuil qui prend son petit déjeuner sur l'arbre face à ma fenêtre !
Le sens du devoir professionnel
Je ne citerai pas les réussites dans la vie professionnelle. Il y en a eu, mais une carrière c'est long. Il y a eu des moments où j'ai été moins satisfaite et d'autres où j'ai été comblée, mais c'est difficile à exprimer. Ce serait trop long et fastidieux. Cependant, je pense que j'avais choisi le métier qui me convenait et que j'ai fait du mieux possible.
Faire le tri dans ses réussites relève d'un parti pris que j'assume, sachant que c'est dévoiler une partie intime de soi-même.
Christiane