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Je m’voyais déjà….mais où ?
C’est une bonne question.
Jusqu’à mes 8 ans, je ne savais pas encore où j’habitais vraiment, quelle était ma vraie maison. Ho, je n’étais pas SDF, terme très en vogue de nos jours, malheureusement ! J’avais même trop de maisons, ce qui explique probablement pourquoi je n’attache pas d’importance aux biens immobiliers.
Peu importe où j’habite du moment que je m’y sens bien.
Je m’voyais déjà avec une grande famille. Aussi, ai-je été très chagrinée de devoir quitter mes nombreux cousins et cousines avec lesquels j’avais vécu durant mes jeunes années. J’ai découvert la maison où j’allais vivre jusqu’à mon adolescence, même au-delà. Mais à 6 ans, on est encore trop jeune pour rester seule quand papa et maman travaillent beaucoup, alors je suis passée par la case Nounou. Celle qui te gardais nuit et jour, même pendant les vacances scolaires. Il fallait une personne de confiance, chaudement recommandée, alors j’ai découvert une autre maison accueillante, un peu loin de ma vraie maison. Papa et maman venaient me voir le weekend, en moto, lorsque le temps le permettait. Je m’voyais déjà les couvrir de bisous à leur arrivée mais aussi essuyer mes larmes à leur départ. Heureusement, je m’voyais déjà courir dans les champs avec mon ami Martial, le fils de ma nounou. Que de bêtises nous pouvions faire ! Par contre, aucun souvenir de l’école, je devais être une élève exemplaire que l’on ne remarque pas !
Par la suite, j’ai étudié en établissement privé, où l’on avait cours le jeudi, ce qui arrangeait bien les parents actifs. Le collège et le lycée m’ont permis de rencontrer des jeunes ados et de connaitre mes premiers moments de liberté. Grâce à eux et à nos accompagnateurs, j’ai découvert les joies de la randonnée en montagne. Je m’voyais déjà en faire un passe-temps régulier mais, hélas, mon GPS cérébral s’est révélé peu fiable. J’ai donc choisi de rester sur les chemins balisés de nos campagnes. Le ski fut aussi une révélation, je m’voyais déjà dévaler les pistes noires. Déception, à nouveau, moi qui adorais descendre les pistes en faisant de gracieux virages, en occupant toute la largeur de la piste, je n’ai pas eu la force d’affronter les skieurs qui déboulaient de toute part ! Je suis donc restée sur les pistes plus colorées, pour mon plus grand plaisir.
Pendant les années lycée, je m’voyais déjà……nulle part. Trop indécise, j’avais opté pour un enseignement scientifique, moi qui déteste les maths, la physique et la chimie. J’en ai bavé comme on dit ! Mais, mon attrait pour les langues étrangères et la littérature m’a sauvé et j’ai obtenu mon sésame pour l’Université. Je m’voyais déjà professeur d’anglais, j’ai même usé mes pantalons sur les bancs de la prestigieuse Sorbonne. J’ai passé une année extraordinaire en Ecosse dans le cadre de mes études. Je m’voyais déjà vivre aux côtés d’un descendant du clan Mac Grégor, mais aucun ne me l’a proposé, j’aurais dû insister davantage. Toujours est-il que de retour en France, j’ai opté pour un descendant de la dynastie impériale Nguyen. Prise dans le tourbillon de la vie de famille, j’ai eu moins de temps pour me demander où je m’voyais dans le futur ! La vie était une succession de petits bonheurs mais aussi de petits soucis comme on en connait tous. Je n’avais pas entrevu les années les plus sombres où les proches et les amis sont d’un grand secours. J’avais heureusement bien choisi mes amis car je n’en ai perdu aucun ! ouf !
Puis vint la retraite, très attendue pour certains. Pour moi elle fut inattendue et brutale, mes oreilles ayant décidé pour moi d’un repos forcé. Un peu secouée au départ, j’ai recommencé à ma demander où j’m voyais déjà. J’ai convaincu, non sans mal, mon mari d’aller découvrir la Norvège, un rêve de longue date. Un pays trop au nord pour un homme qui n’aime que la chaleur ! Ce fut un moment magique, les fjords me remémoraient les lochs écossais. Les paysages étaient sublimes. J’m voyais déjà faire d’autres beaux voyages et ce fut le cas avec la Croatie et bientôt ce sera l’Italie des Pouilles. Du rêve à la réalité !
Lorsque je remets les pieds sur terre, je retrouve à l’instant présent, toutes les personnes qui me sont chères et d’autres que j’ai rencontré plus récemment et qu’il me reste à découvrir encore un peu .A l’approche de Noël et de la Nouvelle Année j’m vois déjà leur souhaiter bonheur et santé !
A 20ans j’ai quitté ma province
Bien décidée à empoigner la vie
Le cœur léger et le bagage mince
J’étais certaine de…..Rien
En référence à Charles Aznavour, J’m voyais déjà Hier encore, j’m voyais déjà partager avec vous ces quelques souvenirs,
mais ce ne sera pas en chanson, de peur qu’un déluge ne s’abatte sur nos têtes.
Angu
Les vieux pour les uns, les anciens pour les autres…toute notre jeunesse, les vieux, les anciens nous auront accompagnés, ils ont essayé de nous montrer le chemin, croyant avoir défriché pour nous les ronciers, les terres hostiles, pensant nous armer pour affronter les pièges et les turpitudes de la vie.
Ils ont balisé le terrain, nous ont signalé les précipices qui nous guettent!!!!! Et nous, les jeunes d’alors, par insouciance parfois, fatuité ou provocation souvent, nous avons cru pouvoir nous passer de leurs conseils pas toujours adroitement dispensés, mais toujours empreints, de bons sens, de générosité. Nous avons alors emprunté tous les chemins de traverse, tous les sens interdits, par plaisir et griserie de la désobéissance, pour jouir du plaisir de mettre le doigt dans le pot de crème, de faire nos propres expériences. Et quand arrivés au bout de ces expériences hors des chemins qu’ils avaient balisés pour nous, au pied du mur, au fond d’un cul-de-sac, nous avons du faire demi-tour, rebrousser chemin, et rentrer au bercail, penauds, révoltés ou découragés nous avons pu, retrouver auprès d’eux accueil, réconfort et compréhension. Alors, nous nous sommes glissés dans leurs pas et avons compris que, sans ces anciens, ces vieux, peu de choses étaient possibles.
Plus tard, sans eux lorsqu’ils seront partis, nous serons alors les vieux, les anciens de nos enfants et petits-enfants……Depuis l’éternité, les générations s’empilent. Les sciences, les techniques, les créations artistiques, les savoirs s’agrègent et se transmettent et l’humanité progresse d’âge en âge.
Mais, n’est-ce pas là, une vision trop idyllique de l’histoire de l’humanité ? Pendant toute cette succession de générations, les grandes tares, les grands fléaux de la nature humaine demeurent et personne ne semble réellement s’émouvoir de la cupidité, des égoïsmes, des fanatismes religieux ou politiques, de la barbarie et du manque de tolérance des dictatures, de la dure loi des marchés, des compromissions des libéraux, transmis de génération en génération alors!!! Les vieux, les plus jeunes, est-il encore possible de vous réveiller ?
Ensemble, vieilles barbes, jeunes cons, anciens, jeunots, vieilles tiges, jeunes pousses, séniors, cadets, vieux schnocks et génération Z, de sept à soixante-dix-sept ans et plus, si vous vous en sentez le courage au boulot, s’il n’est pas trop tard. Les générations futures nous attendent. Je doute à voir l’état du monde, la multiplication des crises et conflits !
Pour sourire un peu, après ce triste constat et cette injonction. Mon grand-père me disait cette maxime de Victor Hugo „l’avantage de la vieillesse c’est que l’on a son âge, mais aussi tous les âges“ à ce jour, j’en viens à m’interroger sur les avantages de la jeunesse.
Quittons ces considérations générales pour fouiller notre mémoire individuelle plus personnelle. Les vieux, les anciens ? Qui mieux qu’un grand-père pour nous faire partager les plaisirs simples de la vie, une partie de pêche dans un petit ruisseau, une promenade en forêt à la recherche de champignons, une séance de maçonnerie à consolider un muret de pierres sèches sur une restanque, de mécanique à relancer un vieux moteur grippé, ou initier en nous quelques clés d’analyse politique ou sociale. Qui mieux qu’une grand-mère pour nous initier à la cuisson d’une épaule d’agneau ou la confection d’une tarte aux pommes. Je n’ai pas trouvé ! À ce jour, je me suis délicieusement coulé dans ce noble rôle maintenant que j’ai rejoint la cohorte des vieux sur ce monde.
Et qui pour consoler un enfant qui a perdu son doudou au jardin public près des balançoires, en lui racontant une belle histoire du temps passé, au choix, Blanche Neige ou le Capitaine crochet devant la cheminée un soir d’hiver??
Moi, comme vous, j’ai la réponse.
N’est-ce pas!!! Une vieille grand-mère, un vieux papy.
Diroc
Après avoir tourné dans ma tête plusieurs sujets et soufflé plusieurs fois devant mon manque d’inspiration, j’ai choisi « la solitude » pour notre prochain rendez-vous.
Pour moi c’était tout simple. Solitude égale personne seule dans la vie.
Bien, une fois que j’avais couché sur le papier ce formidable constat, je me sentie fort dépourvue ! Il fallait que j’étoffe un peu ma pensée, autrement Pierre ne serait pas satisfait.
Donc j’ai fait un petit tour sur internet, et là, catastrophe, j’ai ouvert la boîte de Pandore.
Il y a vingt ans, on pouvait d’écrire plusieurs solitudes :
Celle des personnes ayant perdu un être cher et s’isolant dans leur peine, se coupant volontairement des autres.
Celle en dehors de la société, par manque d’argent.
Celle n’arrivant pas à trouver leur place au milieu des autres, par manque d’amour, d’assurance.
Celle des personnes âgées que l’on délaisse.
Et puis la solitude choisie par gout, par vocation.
Ces solitudes existent toujours, mais aujourd’hui s’est rajouté la solitude chronique qui ternie la vie et affecte la santé.
Les personnes concernées s’isolent insidieusement et se coupent de la réalité et cela grâce au dieu internet. Elles ont des milliers d’amis aux quatre coins du monde mais auprès d’elles, aucun. Elles se créent un univers personnel.
En 2003, par jour, les jeunes de 18 ans passaient 2heures 30 avec leurs amis, en 2023 seulement 40 minutes, 70°/° de moins c’est énorme.
Suite à une interview un jeune disait : « les gens ne me divertissent pas autant que le virtuel. Mais You Tube ne m’apporte pas l’affection dont j’ai besoin. Pour moi, c’est ça le souci. Je suis un junkie du virtuel. Cette drogue me sépare de mes proches comme n’importe quelle drogue. Il faut vraiment que j’arrête et que je retrouve une vie normale, car franchement je n’en peux plus de ma solitude. »
Cette solitude est aussi dangereuse pour la santé que le tabagisme, l’alcoolisme ou l’obésité.
Ce fléau, en recrudescence, augmente les taux de maladies cardiovasculaires, d’infarctus, de démence et selon les dernières études, il y aurait un lien entre la solitude et la survenue de la maladie de Parkinson (risque accru de 37 °/°)
L’OMS a même qualifié la solitude de menace urgente pour la santé.
En 2023, en France, une personne sur dix était en situation d’isolement totale.
Je pensais que les adultes étaient plus vulnérables et bien non, 22°/° des jeunes de 15 à 30 ans se sentent isolés.
Amis du club « aimer écrire » serrons nous les coudes et gardons nos liens sociaux. J’ai bien dis liens et non réseaux, car ces derniers nous emmènent vers des cieux inhospitaliers, peuplés de milliers d’amis lointains qui, une fois notre téléphone coupé, nous laissent encore plus seuls.
Faisons marcher notre matière grise et ne restons pas isolés, cela abime notre cerveau.
Des chercheurs ont analysé l’activité cérébrale des explorateurs isolés en Arctique pour leur mission. Et bien leur hippocampe, responsable de la mémoire et de l’apprentissage, avait considérablement diminué après seulement quatorze mois de solitude.
Alors un conseil, pas de voyage en Arctique c’est dangereux, mais une bonne choucroute à la Brasserie Georges, entre amis, c’est mieux pour notre cœur et notre tête. C’est vrai qu’il y a les solitudes choisies.
Celle des bergers, par exemple, seuls au milieu de leurs brebis. Chaque fois que je vois un reportage sur eux, j’envie leur approche avec la nature. Ils n’ont pas de casque sur la tête ni les yeux rivés sur leur portable. Ils regardent leurs animaux et écoutent les bruits qui les enveloppent, attentifs à la vie qui les entoure.
Il y a aussi celle des moines qui prient pour tous les hommes.
Plus jeune, je ne comprenais pas tellement leur démarche, je la trouvais inutile. Et puis, le temps passant, je me dis qu’il ne faut pas qu’ils arrêtent, car vu comme ça va mal sur terre, ne laissons pas le diable tout seul.
Enfin dans toute cette solitude, j’ai appris une chose, si tous les maux du monde se sont échappés de la boîte de Pandore, tout au fond il reste l’espoir.
Alors rien n’est perdu, espérons un monde meilleur.
Nitou